ATELIER DE PARTAGE DU RAPPORT PROVISOIR
L’analyse du Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’Evolution du Climat (GIEC) indique que les impacts des changements climatiques affectent plus sévèrement les régions les plus pauvres et impacteront plus significativement les populations les plus pauvres qui disposent de moins de ressources et de capacités pour faire face aux mutations socio-économiques engendrées par des évènements climatiques extrêmes ; soixante-dix pour cent (70%) de ces populations pauvres sont des femmes. Plusieurs voix se sont élevées, réclamant davantage d’actions climatiques au niveau local, national et international. C’est ainsi qu’au cours des dernières années, la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatique (CCNUCC) a fait de grandes avancées dans l’intégration du genre dans son processus notamment dans les thématiques de négociations. On notera le lancement du programme de Lima en 2014 (COP 20) ainsi que son plan d’action genre pour l’égalité des sexes adopté en 2017 durant la COP 23. Ces outils constituent un cadre nécessaire pour l’intégration du genre dans les politiques climatiques des pays. Ce n’est que durant la COP 25 à Madrid, que ce cadre institutionnel a fait l’objet d’une évaluation aboutissant à l’adoption d’un nouveau plan d’action genre renforcé pour une durée de 5 ans.
Au Sénégal, malgré progrès accomplis en institutionnalisant le genre, les stratégies de lutte contre les changements climatiques et en faveur de la protection de l’environnement intègrent encore insuffisamment la dimension femme comme élément de réponse. Au Sénégal, les femmes constituent 52% de la population sénégalaise et s’activent en milieu rural dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche, de la transformation des produits entre autres. Elles sont placées dans des positions de vulnérabilité de par leur statut de mère et de responsables du bien-être de la famille. L’environnement en tant que pourvoyeur de ressources est donc leur source de vie, d’activités et de revenus. Cependant, la dynamique d’évolution du climat et des écosystèmes sénégalais connaît des bouleversements cycliques avec les phases de sécheresse qui créent une incertitude sur le vécu des populations. De cette relation vitale naît une fragilité structurelle qui affecte la sécurité humaine de la femme en la mettant dans une situation de précarité.
Les recommandations sur la mise à jour de la CDN intègrent la prise en considération des inégalités sociales et du genre comme un des axes transversaux. Néanmoins, bien que le pays ne cesse de démontrer son engagement pour l’action climatique, peu de données probantes sont générées permettant d’intégrer la dimension genre dans les processus de planification et de mise en œuvre de la politique climatique du pays. Ce besoin a également été confirmé Lors de la Conférence des Nations Unies sur le climat, COP 25 qui s’était tenue à Madrid. Lors de cette COP, les pays ont pris des mesures pour accélérer une approche plus sensible à l’égalité entre les sexes dans l’action climatique en adoptant un Programme de travail exhaustif amélioré de Lima et un Plan d’action pour l’égalité entre les sexes qui établit les actions que les pays et la communauté internationale dans son ensemble peuvent et vont entreprendre pour atteindre cet objectif.
En réponse ce à besoin, et conscient que l’égalité des genres est au cœur du développement durable inclusif et résilient, le Ministère l’Environnement et du Développement Durable, en partenariat avec le projet d’appui au Plan National d’Adaptation (PNA FEM) élabore son Plan d’Action National Genre et Climat.
Le processus qui a été lancé en février 2022, à travers un atelier de deux jours, avec l’ensemble des parties prenantes avait permis d’élaborer un premier draft.