Ce lundi 06 décembre 2021, s’est tenu à la Gouvernance de Matam, l’atelier de lancement de l’étude de vulnérabilité aux changements climatiques de la région de Matam dans les secteurs de l’agriculture, des inondations, de la santé et des infrastructures routières.
La rencontre a été présidée par Madame Aichetou NDIAYE, adjointe au Gouverneur chargée des questions de développement en présence du secrétaire général du conseil départemental de Matam, du vice-président du COMNACC et du représentant du Directeur de l’Environnement et des Etablissements Classés.
Pour rappel, le processus de PNA a été officiellement créé en 2010 en vertu du cadre de Cancún pour l’adaptation issu de la 16ème conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). C’est un processus stratégique qui permet aux pays d’identifier et de répondre à leurs priorités à moyen et à long terme pour s’adapter aux changements climatiques. Il consiste à analyser les changements climatiques actuels et futurs et à évaluer la vulnérabilité à leurs impacts. Cela sert de fondement pour identifier et prioriser les options d’adaptation, mettre en œuvre ces options et suivre les progrès accomplis et les résultats. Il met en place des systèmes et capacités nécessaires pour que l’adaptation fasse partie intégrante de la planification du développement, de la prise de décision et de la budgétisation d’un pays, tout en s’assurant que cela représente une pratique courante plutôt qu’une activité ponctuelle isolée.
Selon les lignes directrices du Groupe d’experts des pays les moins avancés (PMA-2012), le processus PNA doit reposer sur des connaissances scientifiques solides. Les mécanismes de financement internationaux dédiés au climat exigent désormais que la vulnérabilité aux changements climatiques soit clairement démontrée et que les réponses fournies en termes d’adaptation répondent uniquement aux problèmes posés par les impacts des changements climatiques. Il est donc nécessaire de « prouver » la vulnérabilité climatique du pays, de son économie et de ses secteurs et d’identifier des mesures d’adaptation concrètes basées sur des évidences scientifiques robustes.
Ainsi, pour une meilleure connaissance des changements climatiques et notamment des impacts et vulnérabilités auxquels le pays sera confronté dans l’avenir pour les secteurs de l’agriculture, des infrastructures de transports terrestres, de la santé et des inondations, le Gouvernement du Sénégal a sollicité l’appui du Fonds pour l’Environnement Mondial et du Programme des Nations Unies pour le Développement en vue du financement du projet d’appui au Plan National d’Adaptation du Sénégal.
Ce projet, d’une durée de trois (3) ans vise à renforcer la capacité des ministères sectoriels et de l’administration régionale à mieux évaluer les impacts du changement climatique et à adapter les politiques et les budgets existants en matière d’intégration des risques climatiques et des mesures d’adaptation à moyen et à long terme.
Dans sa première composante intitulée « combler les lacunes et les faiblesses en capacités dans la mise en œuvre du processus PNA », le projet a prévu de mener une étude de vulnérabilité approfondie aux changements climatiques pour les secteurs de l’Agriculture, de la gestion des risques de catastrophe axée sur les inondations, la Santé et les Infrastructures de transports terrestres dans la région de Kédougou.
Les études scientifiques ont révélé des faiblesses en général dans les études de vulnérabilité. Ces faiblesses sont en effet inhérentes à la difficulté d’accès aux informations et à l’insuffisance dans l’élaboration des scénarios environnementaux et socio-économiques propres aux secteurs concernés par les études de vulnérabilité et adaptation.
L’étude de vulnérabilité sera menée sur la base de scénarios de changements climatiques dans les secteurs d’activités socioéconomiques les plus sensibles. A partir de l’analyse des impacts prévus, des mesures d’adaptation seront proposées.
Pour l’élaboration de cette étude, il faudra vraisemblablement des scénarios climatiques à résolutions spatiales et temporelles relativement fines afin d’obtenir les informations requises sur la vulnérabilité, l’adaptation locale. Il est en effet important d’évaluer ces dernières pour déterminer comment se protéger d’un climat en pleine évolution et prospérer sous ces nouvelles conditions climatiques. Il faudra évaluer le niveau et la nature de la vulnérabilité, c’est-à-dire des risques que court une région à cause des effets potentiellement négatifs des changements climatiques (y compris les changements concernant les extrêmes climatiques).
L’utilisation des scénarios climatiques et environnementaux par les sectoriels, la fiabilité des données, l’intégration des impacts dans les analyses, l’évaluation socio-économique de ces impacts et la formulation appropriée des mesures d’adaptation sont les principaux domaines prioritaires sur lesquels, il s’agira de mettre l’accent lors de la réalisation en adoptant des degrés d’analyse plus poussés tout en restant précis sur le terrain.
C’est dans ce contexte que le Ministère de l’Environnement et du Développement durable à travers la Direction de l’Environnement et des Etablissements Classés, organise en collaboration avec le comté régional sur les changements climatiques de Kédougou, l’atelier de lancement de l’étude de vulnérabilité et l’identification des options d’adaptation aux changements climatiques des secteurs de l’agriculture, de la santé, des infrastructures de transports terrestres et des inondations dans la région de Matam dans le cadre de la mise en œuvre du projet PNA-FEM.